CHATTE LAINE !
Bon, je connais quelqu'un qui affiche des chats dans son blog depuis la naissance d'un tout petit. Qui désormais se voit vieillir d'une semaine de plus !
Alors, je vous présente un autre type de chat ! Euh ! Mille excuses : de chatte !
La "Chatte Laine" ! Oh, non ! Celle-ci n'a rien à voir avec la Châtelaine, dans un château digne de ce nom !
Mais Ma ChatteLaine, je l'aime beaucoup !
Petit ouvrage créatif tricoté ! Fort banal, oui !
Mais, je vais vous conter son histoire...
Je n'avais jamais tricoté autre chose que des carrés ou rectangles afin de réaliser du patchwork pour couvertures à partir de restes de pelotes de laine.
Mais je n'étais pas une experte du tricot, loin de là ( et à ce jour je ne le suis toujours pas !)
Je pratiquais le crochet à tous niveaux. Je crochetais des vêtements, des rideaux, des accessoires tels sacs à main, de plage, des pochettes de soirée...
Des sets de table, des coussins, des ceintures, colliers, boucles d'oreilles...
Des cache-pots de toutes dimensions en laine, coton, raffia... j'ai même crocheté de la corde à linge et des bandes de tissu !
Quant au tricot, ma mère ayant beaucoup tricoté et même tricoté des vêtements avec raffinement, je ne me suis donc jamais plongée dans cet art ! J'ai opté pour le crochet, complémentaire du tricot dans grand nombre de petits pulls, vestes...
(ces deux cadres insérés d'objets crochetés sont des créas personnelles mais à partir de photos retravaillées Mais je n'ai plus les objets cités : donc j'ai essayé de trouver ce qui ressemblait vraiment à ce que je réalisais au crochet)
D'accord, mais quel lien avec ce CHAT tricoté ???
J'ai écrit il y a quelques jours que mai et juin étaient des mois difficiles à vivre et encore plus cette année.
J'ai pu extérioriser une partie extrêmement douloureuse grâce à ce que j'ai écrit concernant la fête des Mères.
La création ajoutée, je l'avais mise en fond d'écran de mon ordi et ainsi je n'ai cessé de penser à Vous !
J'ai expliqué que mon blog appartenait à un mode de thérapie choisi parmi et avec d'autres.
Ainsi, je continue en partant d'un élément concret : ici, le CHAT...
Ma ChatteLaine comme je l'appelle, aura 14 ans dans quelques jours.
Cette année-là, en 1996, j'ai appris le jour de nos 18 ans de mariage, par téléphone que ma famille : mari et fille avaient pris la décision de me quitter. Oui, "ils "divorçaient" de moi".
Car malade et devenant handicapée, ma vie ne convenait plus à la leur.
Oh ! Je ne veux jeter la pierre à personne en ce jour où j'écris cette histoire.
Me sentant alors devenir trop touchée, un médecin de garde est venu et vu la dose de calmant injectée, j'aurais dû dormir moins de dix minutes après l'injection.
Mais voilà, j'ai toujours été rebelle aux traitements médicamenteux et là, mon état complet rejettait tout et le calmant aurait plutôt agi à l'opposé de son effet premier.
J'ai longuement réfléchi et me suis sentie devenue complètement inutile. J'étais rejetée, reniée et déjà remplacée par une femme de mon âge mais bien portante.
Je n'avais plus de but dans ma vie. Plus de raison valable de continuer à vivre.
Souffrir atrocement physiquement, souffrir psychologiquement et souffrir comme jamais je ne l'aurais imaginé, sentimentalement, plus encore en tant que mère. Oui, votre enfant unique qui vous explique ne plus vous vouloir comme maman car je n'étais plus celle d'avant ma première intervention chirurgicale...
NON... Ne plus pouvoir penser, ne plus souffrir, ne plus être un poids pour personne.
J'ai décidé de mourir, oui, mourir. Pas un objectif de T.D.S. comme le transcrivent les médecins (Tentative de suicide). Je ne pensais nullement tenter mais réussir à ne plus vivre.
Le destin en a décidé autrement. Et comme je voulais recommencer, j'ai accepté une hospitalisation dans un service spécialisé dans ce genre comportemental.
Quelques jours après mon arrivée là, j'ai assisté à l'animation travaux manuels.
Plusieurs personnes désiraient tricoter un chat.
Alors, j'ai d'abord observé et j'ai promis de revenir le lendemain. Car je ne pouvais pas m'asseoir. Alors, il fallait que je m'organise pour tenir debout contre un mur et à moitié calée par un meuble afin de pouvoir tricoter ainsi.
ChatteLaine est devenu mon premier modeste objectif de survie. Oh ! pas évident , je l'avoue sans complexe ! Mais je devais y parvenir : prouver que j'étais encore capable de me battre en serrant les dents et de voir peu à peu se dessiner par le jeu des aiguilles et de la laine, ce petit animal.
Puis, je lai cousu, arrangé au mieux en brodant très simplement quelques fils. Sous les effets secondaires des doses énormes de tranquillisants, la vue trouble, le geste imprécis, les mains tremblantes, j'ai réussi.
Et Chattelaine a ainsi contribué à me réinsérer peu à peu dans ce que j'ai nommé dès lors "ma seconde vie".
J'ai tenu à raconter ce vécu personnel car même lorsque l'on est persuadé que notre vie devient inutile ou trop lourde à vivre pour l'entourage.
Il faut devenir un peu égoïste, oui, EGOÏSTE : Car de quel droit, quelle loi atteste que notre vie doit cesser pour ne pas déranger la vie de ses proches ?
Droit d'exister quand tout va bien ou presque. Quand on est actif, souvent même très ou trop actif, trop disponible, trop prêt, présent pour les autres.
Et dès qu'un grain de sable se coince dans la mécanique de leur train train agréable : STOP, DANGER...
Je ne suis pas tendre dans mes mots mais je l'ai vécu et je l'ai vu autour de moi, je l'ai entendu raconter, je l'ai lu, je l'ai travaillé en psychothérapie...
Chattelaine devient la mascotte des personnes se sentant quelque part dans leur vie ainsi traités. Notre vie n'a pas à être une vie au rabais. Une VIE différente par obligation et non par choix. Mais une VIE à part entière.
Chaque fois que je regarde ChatteLaine : un souffle de vie supplémentaire positive mon esprit, ma pensée, mon coeur.
Qui pourrait imaginer qu'une simple pelote de laine tricotée et transformée en animal de compagnie immobile puisse prendre vie ou plutôt redonner le goût de la vie...
Olfactivia